Résumé / Biographie
« Tout est étrange, sinon effrayant dans le langage » écrivait René Char dans une de ses lettres. Sans nul doute, Milan Hélory partage cette impression, lui qui a su très tôt que le don de l’éloquence se payait comptant. 
 
On le voyait s’interrompre en plein jeu ou quitter le sommeil, « à la prochaine nuit, il refera le chemin qu’il a tant et tant fait », et alors retentissait le martèlement du stylo pressé sur le papier, le rythme de cette écriture impérieuse. Mais ces vers qu’il ne comprend pas, l’enfant les regarde avec froideur, hostilité, voire frayeur : les mêmes mots qui reviennent, et d’autres qui n’existent pas, et d’autres encore qui se suivent et se côtoient alors qu’ils n’auraient jamais dû se rencontrer. Une poésie qui « est ce qu’elle est », c’est-à-dire Romantesque. 
 
Pour répondre à l’urgence de la poésie, « à l’agilité ample de son amitié », tous les supports sont bons : cahiers, feuilles volantes, emballages, miroirs embués… Des vers écrits avant dix ans « L’épée du temps a déjà éraflé mon épaule », des vers qui sont ceux d’un Petit Prince loin de sa planète car le Poète est le « voyageur des chemins ignorés ».